Le
terme de « ville intelligente » vient de la terminologie anglaise
« Smart cities ». Le concept se diffusant au cours de ces dix dernières
années, les différentes acceptions prouvent qu’il n’est pas encore définit.
La
« ville intelligente » désigne un type de développement urbain
capable de faire face aux besoins à la fois des institutions publiques et des
acteurs privés mais aussi de la population en générale. La ville est
intelligente parce qu’elle apporte des solutions à un ensemble de
problématiques, voire de problèmes économiques, sociaux, et environnementaux. Une
telle ville [intelligente] se caractérise par plusieurs éléments
complémentaires : la mise en réseaux d’infrastructures d’eau, d’énergie,
de traitement des déchets, de communication traditionnelle de services
d’urgences, d’équipements publics ; de moyens pourvus en haute technologie
électronique et domotique ; l’adéquation de ressources et d’investissement
en capitaux humains, sociaux, politiques et techniques. Ce logiciel urbain
intelligent permet de promouvoir le développement économique, de faciliter un
mode de gouvernance et de « vivre ensemble »
démocratique, citoyen et participatif. En réalité, la « ville intelligente »
est une « ville performante ». Ces
performances ne dépendent pas seulement de la dotation de la ville en
infrastructures mais aussi du savoir, de la logistique utilisée, et surtout
dans quel but. La « ville intelligente » est une « ville
performante », mais aussi une « ville bienveillante ». La ville
intelligente répond à la crise qui peut toucher les grandes agglomérations et
les grandes métropoles du 21ème siècle : crise du logement,
insécurité, insalubrité, encombrement du trafique routier, avaries répétées
dans les services de transports, pauvreté architecturale, exode des habitants
vers les campagnes, etc. Ce dernier
point évoque la baisse de confiance que les habitants peuvent ressentir
vis-à-vis de leur cadre de vie. Une ville qui n’est pas intelligente est une
« ville stressante et anxiogène ».
Selon
Giffinger, six critères définissent la ville intelligente : une économie
intelligente, une mobilité intelligente, un environnement intelligent, des
habitants intelligents, un mode de vie intelligent et enfin une administration
intelligente. Ces critères s’inscrivent dans les différents débats existants
sur les théories de la compétitivité régionale et le développement local,
l’économie et l’ergonomie des transports, la place des technologies numériques
et des réseaux d’information dans le quotidien, les allers-retours critiques
entre milieu naturel et milieu habitable, les problématiques croisées entre
précarisation des individus et qualité de vie, l’exode de ces habitants vers le monde rural et leur retour
participatif au cœur de la cité.
L’organisation
des Nations Unies annonçait en 2010 que 2 personnes sur 3 seront « citadines »
en 2030, malgré le fait que les crises économiques et environnementales ont
transformées les territoires urbains. Selon l’ONU, la performance et
l’efficacité des politiques urbaines et territoriales sont devenues une
priorité, à la fois locale, régionale et mondiale. Hormis les jumelages qui
associent depuis longtemps des villes de pays différents dans des échanges
socioculturels, la mondialisation et la globalisation ont renforcé d’un côté
les mécanismes d’interconnections et d’un autre la compétitivité entre
métropoles. Les expositions universelles sont de bons exemples de cette
compétitivité qui existe : chacun profitant de cette vitrine
internationale pour prouver son engagement dans la modernité, pour faire preuve
d’avant-gardisme technologique et écoresponsable, etc.
Le
choc des civilisations a laissé place aux chocs des grandes cités, des mégapoles,
voire des mégalopoles : Dubaï, Kuala Lumpur, Hong-Kong, Bombay, Bangalore,
Shanghai, Séoul, Singapour, Tokyo, Taipei, Moscou, New York, Berlin, São Paulo,
Mexico City, etc.
Ainsi,
le développement urbain et les problématiques afférentes font l’objet de
plusieurs débats, conférences internationales, publications, exposition. A ce
titre, les expositions universelles, les Sommets mondiaux qui se succèdent
accordent une place importante à « la vie dans les Smart cities ». Il
s’agit de tenir compte de la concentration de plus en plus dense d’individus au
cœur des cités, d’évaluer l’ensemble des nouvelles difficultés et la somme des
opportunités inédites : alors que les villes occupent aujourd’hui 2% de la
surface du globe, les villes abritent 50% de la population mondiale, et consomment
75% de l’énergie produite et sont à l’origine de 80% des émissions de CO2. (Introduction : pourquoi la ville
intelligente ? in www.smartgrids-cre.fr).
De son côté, l’Union européenne estime à 11 milliards d’euros, l’investissement
public et privé nécessaire pour permettre à 25miilions d’européens de vivre
dans des « villes rendues intelligentes ». La difficulté n’est pas de
bâtir une ville intelligente mais de favoriser la mutation des métropoles
existantes. Dans certains cas, ces mutations relèvent non seulement de défis,
mais de profondes révolutions utopiques.
(Cf. à la suite de cette page dans l'article du même nom "Au 21éme siècle, la ville intelligente sera une utopie 2.0 ou ne sera pas)
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